MITSUBISHI

 

Juillet 2000 : Mitsubishi Motors Corporation (MMC) rappelle près d’un million de véhicules (dont 800 000 au Japon et 50 000 en Amérique du Nord) et a reconnu avoir caché au ministère des transports l’existence de plaintes de consommateurs remontant à 1977, qui auraient dû conduire au rappel de plusieurs véhicules, au lieu des ordres de réparations émis par le constructeur à son réseau. Soupçonné de telles pratiques, le groupe faisait l’objet d’une enquête interne qui l’avait déjà incité en juin 2000 à admettre la dissimulation de réclamations de consommateurs depuis plus de huit ans. « Je n’ai pas d’autre option que d’admettre que le rapport reflète la triste situation de notre groupe », a déclaré le directeur général Katsuhiko Kawasoe. 

Le coût de ces rappels est évalué à près de 7,5 milliards de yens, soit 69 millions de dollars. L'action MMC malgré quelques jours de baisse après cette annonce reste en hausse de 23% par rapport au début de l’année. 34 % des actions sont alors détenues par Daimler-Chrysler.

Le constructeur a précisé quelques semaines plus tard que 88 015 véhicules supplémentaires, fabriqués depuis décembre 1990, seraient rappelés au sein des usines japonaises, s’ajoutant aux 500.000 modèles annoncés en juillet. Le quatrième constructeur automobile nippon a par ailleurs précisé que les plaintes portaient sur des problèmes techniques mineurs tels que des bouchons d’essence déformés et diverses défaillances du système de freinage. Reste que le rappel de Mitsubishi est la plus grande opération de ce genre, après le rapatriement de 933.000 Honda ‘Civic’ fabriquées entre 1996 et 1998.

26 février 2001 : plan de restructuration incluant 9 500 suppressions d'emplois, soit 14 % des effectifs.

Sur le premier semestre de l'exercice 2001-2002, MMC est certes parvenu à réduire sa perte nette de 58 %, à 31,5 milliards de yens (272,2 millions d'euros). Mais le quatrième constructeur japonais, qui "souffre d'un portefeuille de produits trop complexe, de frais administratifs trop élevés, d'une insuffisante utilisation de ses capacités", selon Jürgen Schrempp, président de Daimler-Chrysler, n'est pas pour autant sorti d'affaires. Les ventes n'en finissent pas de chuter. Elles ont reculé de 10,3 % au Japon en 2001 à 487.950 unités, tandis que les exportations fléchissaient de 21,5 %, à 369.954. La production mondiale a baissé de 8,1 %, à 1.667.570 unités. Et, après le scandale des 64.000 plaintes de clients pour des défauts dissimulés, MMC a encore dû annoncer hier le rappel de 441.806 poids lourds.

L'avenir de Mitsubishi passe en tout cas par une plus grande intégration au sein du groupe allemand. MMC partagera ainsi des plates-formes avec Chrysler sur les petites voitures et les modèles de gamme moyenne. La future "mini" Mitsubishi et la prochaine Smart à quatre places seront également développées sur une base roulante identique. MMC, Chrysler et Hyundai, dont Daimler-Chrysler est actionnaire à hauteur de 10 %, envisagent par ailleurs un nouveau moteur conjoint pour les véhicules d'entrée de gamme.

25 juin 2002 : l'allemand Rolf Eckrodt devient le PDG de Mitsubishi Motors, remplaçant Takashi Sonobe, relégué à la fonction non opérationnelle de président. Daimler-Chrysler tente de déployer une stratégie de restructuration semblable à celle appliquée par Renault chez Nissan.

Janvier 2003 : Fuso est scindé de Mitsubishi Motors. Dans le but d’aider Mitsubishi Motors financièrement et de renforcer sa présence sur le marché asiatique des camions, Daimler-Chrysler verse 52 milliards de yens (474 millions de dollars) pour une participation supplémentaire de 22% dans Fuso. Il avait déjà payé 768 millions de dollars une première participation de 43%.

La direction de MMC déménage dans des locaux provisoires à Tokyo, et envisage d'emménager à Kyoto dans le but de réduire les dépenses générales.

Novembre 2003 : rappel de 349.376 voitures, pour un coût inférieur à cinq milliards de yens.

Avril 2004 : de lourdes pertes sur le marché américain pèsent sur le résultat de l'année 2004 (exercice clôt fin Mars) qui devrait afficher une perte de 72 milliards de Yens (560 millions d'Euros). De plus un accident mortel impliquant au Japon un camion Mitsubishi Fuso (filiale détenue à 20 % par Daimler Chrysler) a entraîné un nouveau rappel de 112 000 véhicules, affectant encore un peu plus l'image du groupe. Ces rappels ainsi que la baisse des ventes réduit la capacité d'autofinancement et la marge de manœuvre financière de Mitsubishi Motors. A cette même période, Steven Torok le directeur général adjoint chargé des ventes et du marketing à l'étranger démissionne.

Dans la foulée de ces mauvaises nouvelles, le directoire et le conseil de surveillance de DaimlerChrysler ont décidé lors d'une réunion extraordinaire jeudi 22 avril de ne pas participer à l'augmentation de capital de Mitsubishi Motors Corporation ainsi que de mettre fin à tout soutien financier supplémentaire". Il est vrai que le groupe allemand a déjà fort à faire avec sa filiale américaine Chrysler qui n'est pas rentable et a déjà demandé beaucoup d'efforts. La volonté de Daimler Chrysler est d'après certaines sources internes de vendre sa participation de 37 % et de se désengager du management du constructeur Mitsubishi Motors.

A la suite de cette annonce, Mitsubishi Heavy Industries (industrie lourde), la maison de commerce Mitsubishi Corp. et la Bank of Tôkyô-Mitsubishi ont annoncé le 23 Avril leur aide à Mitsubishi Motors. Un plan de redressement est annoncé pour mai 2004. C'est Yoichiro Okazaki, directeur chez Mitsubishi heavy industries qui dirige l'équipe redressement de MMC.

Mai 2004 : Mitsubishi Fuso rappelle finalement 170 000 camions et cars fabriqués au cours des 8 dernières années, qui auraient du faire l'objet d'une campagne. Les moyeux AR seront également vérifiés. Le directeur général, Wilfried Port, a déclaré que les ventes s’en ressentiraient sans doute fortement compte tenu de la perte de confiance de la clientèle. 

Plusieurs anciens responsables de Mitsubishi Motors ont été inculpés pour avoir dissimulé un défaut susceptible d’avoir causé un décès. Un haut fonctionnaire du ministère des Transports a par ailleurs déclaré mardi qu’il pourrait encore y avoir chez Fuso 93 cas de défectuosités justifiant un rappel.

MMC annonce pouvoir lever 295 milliards de yens (2,69 milliards de dollars) lors d’une future augmentation de capital originellement prévue à 280 milliards. Le soutien apporté par d’autres entreprises du groupe Mitsubishi lui a permis d’envisager une opération un peu plus importante.

Juin 2004 : MMC fait savoir que le groupe de Stuttgart Daimler-Chrysler l’avait informé au sujet d’éventuelles compensations financières au vu des défauts cachés qui sont finalement remontés à la surface chez Mitsubishi Fuso Truck and Bus Corp. Daimler-Chrysler détient alors 65% des actions de Mitsubishi Fuso.

"DaimlerChrysler nous a informés qu’il envisageait de réclamer un dédommagement... sur la base de l’accord signé lors de la vente d’actions Fuso", explique Mitsubishi Motors.

MMC a presque doublé sa perte nette sur les six mois achevés fin septembre, de 146,2 milliards de yens (1,07 milliard d'Euros au cours actuel), après une perte de 80,2 milliards sur la même période de 2003. Le constructeur s'attendent à boucler son exercice fin mars 2005 sur une perte de 240 milliards de yens, contre une évaluation de ce chiffre à 230 milliards en mai dernier et il a été contraint de revoir également à la baisse sa prévision de ventes mondiales en volume à 1,357 million d'unités (-6,4%).

"MMC a été confronté au défi le plus grave de son histoire. Notre entreprise va sérieusement réfléchir aux conséquences de ses actes sur la société, à la détérioration de ses bénéfices et aux questions de contrôle de qualité", a déclaré le groupe dans un communiqué au ton de mea-culpa.

"Nous allons pleinement respecter notre promesse de donner la priorité aux clients, à la sécurité et à la qualité et de changer notre culture d'entreprise et d'améliorer la transparence", a ajouté le groupe.

Sa perte courante semestrielle (avant impôts et éléments exceptionnels) s'est creusée à 97,7 milliards de yens, également un record, contre 85,8 milliards un an auparavant.

Mitsubishi Motors Corporation (MMC) a vendu, entre avril et septembre 2004, 671.000 véhicules, 9,8% de moins qu'au premier semestre 2003/2004.

Au Japon ses ventes ont plongé de près de 50% à 90.000, ne comptant plus que pour 13,4% du marché contre une proportion de 23,7% sur l'exercice 2003/2004. Son chiffre d'affaires semestriel mondial a baissé de 11% à 1 070,8 milliards de yens (7,83 milliards d'euros).

Ses concurrents, les trois plus grands de l'automobile japonaise, Toyota, Nissan et Honda, ont enregistré au contraire des ventes mondiales en volume et des bénéfices semestriels records en dépit de la hausse du yen par rapport au dollar et des prix des matières premières.

Sanctionné par le gouvernement, le constructeur avait dû finalement rappeler plus de 110.000 véhicules en 2000.

Mitsubishi Fuso est actuellement détenu à 65% par le géant germano-américain Daimler-Chrysler AG. Mitsubishi Motors est quant à lui à présent détenu à 20,7% par Daimler-Chrysler.

Décembre 2004 : MMC et China Motors corporation signent un accord pour une collaboration dans le développement de la SEM (South East Motors Co. Ltd) dans le Fujian. Production : 84 000 véhicules Leoncel.

Les autres joint-ventures de Mitsubishi Motors en Chine continentale sont : Shenyang Aerospace Mitsubishi Motors Engine Manufacturing Co Ltd (moteurs), Harbin Dongan Automotive Engine Manufacturing Co Ltd (moteurs) et Hunan Changfeng Motor Co Ltd (assemblage).

2005 : le plan de restructuration est achevé avec un peu d'avance. Le déménagement du siège social n'est plus d'actualité.

Mitsubishi USA continue aussi son renouvellement de gamme à partir de sa plate-forme spécifique. Au salon de Detroit 2005 apparaissent le nouveau coupé Eclipse (4ième génération) ainsi qu'un pick-up adapté aux goûts locaux, le Raider. L'Eclipse avait été présenté sous forme de prototype un an auparavant.

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2006 : annonce en Mars d'une nouvelle matière plastique à base de caoutchouc naturel et de fibre de bambou, étudiée en collaboration avec l'institut japonais de technologies industrielles d'Aichi. Première utilisation pour l'intérieur d'une citadine lancée en 2007.

15 décembre : lancement de la production de l’Outlander dans l’usine d’Okazaki. Le site de Mizushima qui était jusqu'ici seul à produire ce modèle est au maximum de ses capacités grâce au boom des Kei-cars et des exportations et ne peut faire face à la demande en hausse de l’Outlander qui sera donc produit dans les deux usines. L’usine d’Okazaki travaille désormais à 2 équipes au lieu d’une comme c’était le cas depuis avril 2004.

2007 : accord de coopération entre Mitsubishi et PSA pour la fourniture de moteurs diesel 2.2 (dès mi-2007 et en attendant le nouveau moteur maison) destinés aux Outlander européens ainsi que leurs clones PSA.

Juillet : lancement de modèles Éthanol au Brésil. Des équivalents sont prévus pour 20087 en Europe et 2009 aux USA. Pour l'Inde et la Pakistan se sont des modèles au gaz naturel qui sont lancés. Le Japon aura droit en premier à un modèle tout électrique en 2010.

Septembre : au salon de Francfort, Mitsubishi présente 2 concepts, la iEV, véhicule électrique sur base de Mitsubishi i, semblable à la i MiEV déjà présentée au Japon.

   

Concept cX, un petit tout chemin doté d'un nouveau moteur 1.8 diesel à rampe commune filtre à particules et double embrayage SST.

       

Le Concept ZT est dévoilé en même temps mais n'est présenté en public qu'à Tokyo en octobre. Il s'agit d'une grande berline diesel à moteur 2.2 diesel de 190 ch à rampe commune, filtre à particules, double embrayage SST, transmission intégrale, assistance au stationnement, radar anti-collision et intérieur utilisant largement des matériaux écologiques.

           

Enfin, le Concept i MiEV Sport est un petit coupé à 3 moteurs électriques, un de 47 kW à l'arrière et 2 de 20 kW dans chaque roue avant, panneau photo voltaïque sur le toit. 180 km/h en vitesse maximale et 200 Kms d'autonomie.

           

La décision de construire une usine en Russie est étudiée. Fin septembre, annonce du transfert de la production de l'Outlander (et de ses clones Citroën C-Crosser et Peugeot 4007 du Japon (Okazaki et Mizushima pour les versions PSA) à l'usine NedCar de Born aux Pays-Bas dans le courant de l'année 2008. Le moteur 2.2 turbo diesel à rampe commune d'origine PSA arrive sur l'Outlander.

2008 : annonce en mai d’une usine commune avec PSA à Kaluga en Russie en 2011. Mitsubishi détient 30 % des parts. Objectifs : 50 000 SUV (Mitsubishi, Peugeot et Citroën) et 110 000 berlines compactes de marques françaises uniquement.